CHANT XX
Vers 25 à 51
DANS LA CINQUIÈME BOLGE DES AVARICIEUX, HUGUES CAPET PARLE À DANTE DE SA LIGNÉE ET DE DIVERS ÉVÉNEMENTS ET PERSONNAGES HISTORIQUES
Seguentemente intesi: «O buon Fabrizio,
con povertà volesti anzi virtute
che gran ricchezza posseder con vizio».
Queste parole m'eran sì piaciute,
ch'io mi trassi oltre per aver contezza
di quello spirto onde parean venute.
Esso parlava ancor de la larghezza
che fece Niccolò a le pulcelle,
per condurre ad onor lor giovinezza.
«O anima che tanto ben favelle,
dimmi chi fosti», dissi, «e perché sola
tu queste degne lode rinovelle.
Non fia sanza mercé la tua parola,
s'io ritorno a compiér lo cammin corto
di quella vita ch'al termine vola».
Ed elli: «Io ti dirò, non per conforto
ch'io attenda di là, ma perché tanta
grazia in te luce prima che sie morto.
Io fui radice de la mala pianta
che la terra cristiana tutta aduggia,
sì che buon frutto rado se ne schianta.
Ma se Doagio, Lilla, Guanto e Bruggia
potesser, tosto ne saria vendetta;
e io la cheggio a lui che tutto giuggia.
Chiamato fui di là Ugo Ciappetta;
di me son nati i Filippi e i Luigi
per cui novellamente è Francia retta.
J'entendis ensuite: «O bon Fabricius, tu aimas mieux la pauvreté avec la vertu, que de grandes richesses avec le vice.»
Ces paroles tant me plurent, que je m'avançai pour connaître l'esprit de qui elles paraissaient venir. Il parlait aussi de la largesse que fit Nicolas aux jeunes vierges, pour conserver pur leur honneur.
O âme qui si bien discours, dis-moi qui tu fus, dis-je, et pourquoi seule tu renouvelles ces dignes louanges. Tes paroles ne seront point sans récompense, si je reviens accomplir le court chemin de cette vie qui vole vers son terme.
Et lui: «Je te parlerai, non pour confort que j'attende de là, mais à cause de la grâce singulière qui reluit en toi avant que tu sois mort. Je fus la racine de la mauvaise plante qui tellement de son ombre couvre la terre chrétienne, que rarement s'y cueille un bon fruit. Si Douai, Gand, Lille et Bruges pouvaient, prompte en serait la vengeance, et je la demande à celui qui juge tout. Je fus appelé là Hugues Capet: de moi sont nés les Philippe et les Louis, par qui nouvellement est régie la France.