CHANT II
Vers 22 à 33
Dante et Béatrice pénètrent dans le premier ciel: le ciel de la lune. Celle-ci paraît couverte d'un nuage épais semblable à un diamant, frappé par le soleil.
Beatrice in suso, e io in lei guardava:
E forse in tanto, in quanto un quadrel posa,
E vola, e dalla noce si dischiava,
Giunto mi vidi, ove mirabil cosa
Mi torse il viso a sè; e però quella,
Cui non potea mia cura essere ascosa,
Volta ver me sì lieta come bella:
Drizza la mente in Dio grata, mi disse,
Che n'ha congiunti con la prima stella.
Beatrix regardait en moi, et moi en elle,
et dans le peu de temps qu'une flèche pause
se détache de la nuit et vole,
je me vis arrivé là où une chose admirable
attira mon regard; Et alors, celle-ci,
à qui aucune de mes pensées ne pouvait être cachée,
tournée vers moi, aussi joyeuse que belle,
«élève, me dit-elle, ton âme reconnaissante jusqu'à Dieu,
qui nous a apportés dans la première étoile.»