CHANT XXX
Vers 124 à 132
Dante et Beatrice atteignent l'Empyrée, dixième Ciel, cour céleste des Anges et des Bienheureux. Après avoir été frappé de cécité par un éclair, Dante recouvre la vue et voit la Rose céleste
Nel giallo de la rosa sempiterna,
che si digrada e dilata e redole
odor di lode al sol che sempre verna,
qual è colui che tace e dicer vole,
mi trasse Bëatrice, e disse: «Mira
quanto è 'l convento de le bianche stole!
Vedi nostra città quant' ella gira;
vedi li nostri scanni sì ripieni,
che poca gente più ci si disira.»
Dans le jaune de la rose éternelle,
qui se dilate en gradins, et exhale un parfum
de louange au soleil d'un éternel printemps,
tel que celui qui se tait et voudrait parler,
Béatrice me tira, et dit: «Regarde
comme est grand le couvent des Robes blanches!
Vois notre cité, quel en est le circuit;
vois nos sièges si remplis,
que peu désormais y manque.»