Préface
Entrer dans le roman de Kafka «Le Château», c'est comme entrer dans l'Enfer de Dante. Après avoir lu quelques pages, le lecteur se retrouve dans une forêt dense, ténébreuse, où il lui faut se frayer un chemin au travers de situations absurdes, où les fauves sont remplacés par les personnages déconcertants d'une Administration étouffante, une forêt où n'apparaît aucune Béatrice pour guider le héros, K..
K.? Difficile de ne pas lui donner le visage de Kafka!
Commencé le 22 janvier 1922, le roman s'arrête en septembre, au milieu d'une phrase. Après un long récit plein de tribulations qui prêteraient à rire (il paraît que Kafka lui même en riait en lisant des passages du roman à ses amis) si ne se trouvait présente, en arrière plan, une détresse latente, une respiration haletante.
Et quand parvenu à la dernière page, le lecteur tombe sur cette phrase inachevée:
… et ce qu'elle disait
cette impression de cœur qui s'arrête de battre!
Que disait-elle, la Mère?
Nombreuses ont été émises les hypothèses sur cet arrêt brutal. J'ose formuler la mienne: Kafka a lancé un défi à ses lecteurs: achever le roman.
C'EST CE QUE J'AI ESSAYÉ DE FAIRE..
N.A.